Alcatraz a vécu plusieurs histoires : forteresse, prison militaire mais la plus célèbre d’entre elles, le pénitencier fédéral sous haute sécurité. De 1934 à 1963, Alcatraz détenait les plus dangereux criminels des Etats Unis dont le plus connu était Al Capone. Tout avait été pensé pour qu’aucun prisonnier ne s’échappe : fil de fer barbelé, barreaux en acier et miradors. Les conditions d’incarcération étaient très difficiles. L’eau glaciale et les courants violents qui entourent l’île devaient empêcher les prisonniers de s’échapper. Plusieurs tentatives ont été tentées. Mais 3 hommes ont réussi à s’évader. Le mystère plane toujours … nous ne savons toujours pas s’ils ont survécu à la traversée dans l’eau glaciale.
La visite est vraiment extraordinaire, surtout grâce à l’audioguide qui vous replonge dans l’atmosphère de l’époque (pas de panique … il est proposé dans toutes les langues). Les nombreux témoignages d’anciens surveillants et d’anciens prisonniers sont saisissants (on oublie rapidement les centaines d’autres touristes autour de nous). L’air est très frais dans les couloirs. Nous visitons une à une les minuscules cellules, la bibliothèque, les ateliers et le fameux quartier de haute sécurité ! Tous nos sens sont en éveil et notre imagination donne vie à ce décor historique. Tout nous semble encore si réel … et ce n’était il y a seulement quelques dizaines d’années.
Nous continuons la visite, et au bout d’un énième couloir, nous entrons dans le réfectoire. Un vieil homme (probablement plus de 85 ans) y raconte son histoire. Il nous faut quelques secondes pour nous rendre compte que c’est un ancien prisonnier. Il s’appelle « Robert Luke », mais ici sur Alcatraz, il était plus connu sous son matricule « Prisoner #118AZ ». Il est aujourd’hui revenu sur l’ile pour partager ses souvenirs à l’occasion de la sortie de son livre : « Entombed in Alcatraz« . (Ils sont forts ces américains en marketing !!)
C’est une sensation très étrange, en une seconde, nous remonteons 50 ans en arrière. Le passé entre en collision avec le présent. Nous sommes à cette seconde partagés entre le fait de rester captivés par ce morceau d’histoire en chair et en os juste devant nous et en même temps pétrifiés par le crime qu’a dû commettre cet ancien détenu pour se retrouver dans la prison la plus sécurisée du pays (après quelques recherches sur internet nous savons que ce n’était au moins pas pour meurtre).
La visite se termine par les extérieurs, l’occasion d’admirer San Francisco sous un nouvel angle, tels que les prisonniers la voyaient … si proche et pourtant inaccessible.